mercredi 20 février 2013

Matérialisme et libre pensée : Vidéo.

Immense stature de Démocrite  : son œuvre encyclopédique. — Matérialisme et spiritualisme. — Censures et persécutions  : le cas des libertins, au XVIIe siècle.

Une conférence de Jean Salem.

Matérialisme et libre pensée. 


Mercredi 27/02 : la place des médias dans notre socièté.



La place des médias dans notre société.


Commençons par un extrait de l'excellent film "Les nouveaux chiens de garde"



C’est en 2006 que naissait un journal sans pub financé par ses lecteurs : Le Plan B. Il entend combattre (et détruire) le « Parti de la Presse et de l’Argent (PPA) »5. Le Plan B « informe sur l'information, son fonctionnement, ses dévoiements, ses cadors. Il n'épargne ni les artistes tirelire, ni les intellectuels à gages, ni les chefs narcissiques de la contestation »
« Il n'est lié à aucune organisation politique et s'oppose à la fois aux patrons qui plastronnent, à la droite qui les engraisse, à la gauche qui les courtise ». . Issus d'un travail collectif, les articles du Plan B ne sont pas signés.
En 2010, dans le silence général des médias, Le Plan B cessait sa parution. Il faut dire que lorsque des journalistes osent parler de l’intérieur des médias, sur les médias, contre l’emprise du politique et de la finance sur les médias – démocratiquement parlant – ils doivent ….. s’effacer. Le texte suivant, donne leur ton, insupportable, on le constatera tout de suite, mais qui révèle … la place des médias dans notre société….
                                                                       Terrorisme et pains au chocolat
«  Le Plan B : jeudi 25 juin 2009 :
Des victimes, un coupable, du suspens  : les « séquestrations » de patrons ont enchanté les médias. On en recense moins d’une douzaine  ? Aucune importance. Leur mise en scène permet de cacher la violence économique ordinaire derrière un faux débat sur la violence ouvrière.
Le 31 mars, le Parti de la presse et de l’argent (PPA) déplorait un nouveau cas de « séquestration ». Après les dirigeants de Sony, 3M Santé et FCI, premiers martyrs de la « radicalisation des luttes », c’était au tour de François-Henri Pinault, PDG du groupe Pinault-Printemps-Redoute (PPR), de se faire chahuter par son personnel, qu’il venait de gratifier d’un plan d’économies de 1 200 licenciements. La troisième fortune de France est retenue une heure dans son taxi sur un parking du XVe arrondissement de Paris, pendant que ses employés scandent « Pinault, sale escroc, la crise elle a bon dos ». Non loin de là, son attaché de presse, Bernard-Henri Lévy, affûte déjà son plumeau pour faire barrage à la « chasse aux patrons ».

Septembre noir à Grenoble

« Il n’y a qu’un pas entre les séquestrations sages d’aujourd’hui […] et le passage à la “vraie” violence, braille l’hyper-philosophe dans Le Point, propriété de Pinault. Puissent-ils [ceux qui refusent de condamner les séquestrations] méditer l’aventure d’une génération qui […] sut comprendre – juste à temps – l’irrésistible enchaînement qui mène de la “compréhension” pour les formes sauvages de la colère sociale à la célébration, étape par étape, de la délation, de la terreur dans les mots et, un jour, à Munich, du passage à l’acte et au sang » (Le Point, 16.4.09). Une allusion à la prise d’otages perpétrée à Munich en septembre 1972 par le groupe palestinien Septembre noir, qui s’était soldée par la mort de 11 athlètes israéliens. Les salariés qui bousculent leurs patrons ont-ils conscience de l’héritage atroce qu’ils perpétuent  ?
Le Plan B a voulu interpeller à ce sujet Alexis Mazza, délégué CGT de Caterpillar à Grenoble. Au soir du 31 mars, après l’annonce de la suppression de 733 emplois, les ouvriers de l’usine ont invité quatre de leurs dirigeants (dont le patron de Caterpillar-France) à dormir dans leur bureau afin que la nuit leur porte conseil, avant de les relâcher au matin avec des pains au chocolat. Nous interceptons Alexis Mazza dans l’enceinte de la Maison de la culture, où il espère une entrevue avec son patron confédéral, Bernard Thibault. Lequel préférera annuler sa visite, sans doute accaparé par les commandes de merguez pour sa prochaine « journée d’action » bimestrielle . La comparaison béachélienne avec Munich arrache à Mazza un soupir de lassitude. « Ces gens-là ont-ils connaissance du monde du travail  ? Est-ce qu’ils savent que, tout au long de l’année, la plupart de nos directeurs des ressources humaines harcèlent moralement et même sexuellement certains de leurs salariés  ? Connaissent-ils les risques psycho-sociaux qui existent dans les entreprises  ? Il y a des salariés qui ont failli se suicider à cause de ces dirigeants qu’on a légèrement retenus. Cette violence-là, est-ce que les philosophes en parlent  ? »
Journaliste aux Échos, Gabrielle Serraz a examiné de près la « violence inédite du conflit Caterpillar ». Ses révélations font froid dans le dos  : « […] sur fond de musique rap, d’insultes, de crachats, de vexations », une bande de « “gros bras” devenus incontrôlables » ont « paralysé les négociations » et terrorisé les délégués syndicaux plus conciliants envers la direction, qui auraient « même demandé à être protégés jour et nuit par des gardes du corps ». Ces lumpen-grévistes, « issus pour la plupart des programmes d’intégration sociale, récemment sortis de prison pour certains, ont pour seule stratégie l’augmentation de la “prime à la valise” », suffoque la journaliste (Les Échos, 26.5.09). Alexis Mazza se reconnaît dans ce portrait. Ouvrier depuis treize ans à l’usine de Grenoble, il ne sort pas de prison mais fait partie des 19 « gros bras » assignés par le TGI de Grenoble pour – appellation piquante s’agissant d’une grève déclenchée par 733 licenciements – « entrave à la liberté du travail ». « Une grande première en France, note-t-il. J’ai été dénoncé par des collègues, probablement des cadres, en raison de ma réputation. Ça fait trois semaines que je n’ai pas touché de salaire et je ne sais pas comment je vais pouvoir nourrir mes filles. » La journaliste des Échos le concède  : les « Cater » ont « réalisé des prouesses en termes de productivité » et se sont pliés à maintes reprises aux desiderata de la direction. Au point que les actionnaires ont vu leurs dividendes tripler en cinq ans tandis que les bénéfices du groupe crevaient le plafond (3,86 milliards d’euros en 2008), un détail que Gabrielle Serraz omet de signaler dans son « reportage ». Il est vrai que les rentiers qui pompent les profits de l’usine grenobloise n’écoutent pas tellement de musique rap.
La sauvagerie des ouvriers français ne passe pas non plus inaperçue de l’autre côté de l’Atlantique. Le 23 mars, alors que le patron français de 3M Santé ayant son siège dans le Minnesota, Luc Rousselet, déguste les croissants que lui ont apportés ses employés après trente-six heures de rétention dans son bureau, l’angoisse enfle dans les rédactions américaines. 3M Santé ayant son siège dans le Minnesota, la grève déclenchée à Pithiviers pour s’opposer au licenciement de 110 salariés n’est-elle pas assimilable à un acte de terrorisme contre les États-Unis  ? Sur le site d’informations ABC.com, un confrère installé à Paris témoigne  : « Lorsque des travailleurs sont mécontents dans la France révolutionnaire, les lois de la République sont suspendues. […] Ils peuvent kidnapper ou faire tout ce qu’ils veulent, la police n’interviendra pas parce qu’il est admis que les travailleurs ont tous les droits. Cela explique pourquoi ils peuvent tout à fait retenir quelqu’un en otage, alors que, dans n’importe quel autre endroit du monde, cela serait considéré comme un acte terroriste » (ABC.com, 25.3.09).
Cet observateur des réalités françaises n’est pas un inconnu du Plan B  : il s’agit du journaliste américain Ted Stanger, essayiste à succès, chroniqueur sur RTL et pilier assidu des débats télévisés sur France 2. Qu’attend Barack Obama pour inscrire la France sur la liste noire des États voyous qui encouragent le terrorisme  ? Le Plan B se dépêche d’interroger l’expert. La dernière fois, il nous avait raccroché au nez . Cette fois-ci, se méprenant sur notre identité, le « plus français des Américains » (selon son éditeur, Michalon) accepte d’approfondir son analyse. Oui, dit-il, « les séquestrations, c’est synonyme de terrorisme. Or la politique de Washington consiste à boycotter les États voyous qui pratiquent ce genre d’exercice  ! [sic] Donc on voit un très vieil allié qui pratique sur son sol le terrorisme. Ça inquiète beaucoup  ! »

L’Otan libère Pithiviers

Quand on lui rappelle que 3M est la seule société américaine – avec Colgate et Coca-Cola – à avoir augmenté ses dividendes aux actionnaires pour le premier trimestre 2009, le chouchou d’Yves Calvi s’étrangle  : « C’est la naïveté économique des Français  ! On dit  : une société qui fait des bénéfices n’a pas le droit moral de licencier. Moi je réponds  : ce n’est pas aux salariés de gérer l’entreprise. Si vous voulez avoir une espèce de Yougoslavie où les ouvriers prennent part aux décisions, d’accord  ! Mais pour l’instant, vous n’avez pas ça… » On lui suggère alors de se rendre à Grenoble ou à Pithiviers pour expliquer aux ouvriers la meilleure attitude à adopter. « Bien sûr que non, je serais lynché  ! » se récrie Teddy dans un éclat de rire. Puis il se met à hurler  : « Il n’y a pas de débat en France  ! Les patrons qui travaillaient avec les Allemands sous Vichy, on ne leur a pas encore pardonné  ! C’est un tabou  ! Les salariés ont tous les droits  ! » Le fait que des ouvriers jetables soient parvenus à conquérir des indemnités moins dérisoires – 30 000 euros au moins pour les licenciés de Pithiviers – que le pourboire initialement consenti fait pâlir d’envie les clones français de Ted Stanger. « Quand l’usine ferme, il semble que les acteurs engagés dans des conflits violents revendiquent beaucoup moins un reclassement que des indemnités conséquentes. […] Ils se sentent dos au mur et veulent de l’argent  : solde de tout compte  ! » persifle l’éditorialiste Jean-Louis Gombeaud dans Nice-Matin (1.4.09). Plus inquiétant encore, pour son collègue de L’Expansion : « Si l’on tient à nos valeurs libérales, il faut être vigilant, à l’heure où l’on peut lire, placardé sur nombre d’usines en grève, ce funeste slogan  : “Le capitalisme est malade, achevons-le  !” » (1.6.09). Et le PPA avec  ! 

mercredi 13 février 2013

Sujet du Mercredi 20 Février : l'ennui.



L'ennui, le fait de s'ennuyer, traduit une difficulté « d'être au monde », parfois empreinte de mélancolie. Il s'agit d'un état subi dont nous avons tous fait l'expérience mais dont la signification profonde peut nous échapper. L'ennui n'est pas perçu comme une valeur - même si rien ne l'interdit - et, de fait, nul ne souhaite s'ennuyer.

Si l'on craint la solitude c'est, notamment, parce qu'elle peut engendrer l'ennui. Autre cause de l'ennui : l'absence de passion. C'est  pourquoi   la société médiatique érige parfois en règle le fait de « vivre passionnément » comme contre-feu à l'ennui associé à la routine et à la répétition.

L'ennui suppose un certain exercice de l'imagination : c'est un sentiment de manque, un « mal sans forme », une sorte d'insatisfaction vis à vis du présent, et qui peut surgir alors que nous n'avons plus de soucis, plus de désirs à combler. Selon Schopenhauer : « Vouloir, s'efforcer, voilà tout (l)' être » des humains . Or, vouloir, s'efforcer suppose un manque, voire une douleur.
 En outre, celui qui s'ennuie a le sentiment que le temps s'écoule lentement. Ce sentiment est très prégnant chez l'enfant parce qu'il vit intensément l'instant présent. On peut dire que l'ennui est la « manifestation » du présent à la conscience. Cioran écrit : « Dans l'ennui, le temps ne peut pas s'écouler. Chaque instant se gonfle et le passage d'un instant à l'autre ne se fait pas. On ressent le présent comme une durée interminable ».
Si nous considérons que l'ennui suppose la pensée  - et le langage - , les animaux ne connaissent pas l'ennui alors qu'ils sont enfermés dans le présent. Selon Russel « l'ennui semble être une émotion purement humaine ». 


Peut-on considérer que nous sommes responsables de l'ennui que nous ressentons ? Il semble que nous puissions échapper à l'ennui en appliquant notre volonté ; ainsi, on peut être ennuyé parce qu'on n'arrive pas à commencer une tâche. Inhibition ou manque de volonté ? L'ennui peut résulter du décalage entre les attentes concernant tel ou tel projet et ce qu'il en est advenu. 

Épictète nous apprend qu'  il faut s'entraîner à vouloir que les choses arrivent comme elles arrivent et non comme on souhaite qu'elles arrivent.

 Pascal considère pour sa part que l'homme se détourne de Dieu et de lui même parce qu'il ne supporte pas l'ennui. Car l'ennui nous révèle notre finitude et notre néant et nous ne le supportons pas  alors que nous ne sommes lucides sur nous mêmes que lorsque nous sommes entièrement livrés à l'ennui ; l'homme veut tromper l'ennui, c'est pourquoi il s'échappe dans le divertissement  « La seule chose qui nous console de nos misères est le divertissement, et cependant, c'est la plus grande de nos misères. Le divertissement nous amuse et nous fait arriver insensiblement à la mort ». 

Pascal encore : « Quand je me mets à considérer les agitation des hommes, et les périls et les peines où ils s'exposent, dans la Cour, dans la guerre, d'où naissent tant de querelles, tant de passions, d'entreprises hardies et souvent mauvaises, je dis que tout le malheur des hommes vient d'une chose, qui est de ne pas savoir demeurer en repos dans une chambre ».  Si Pascal blâme les hommes de ne pas supporter l'ennui, il reste que le divertissement, le fait de tromper l'ennui, est un des moteurs de l'histoire humaine.

mercredi 6 février 2013

Sujet du 13 Février : Le devenir du politique.



Enarques, politiciens, patrons et journalistes squattent largement les discours publics sur la politique. À partir de logiques et d'intérêts partiellement spécifiques et convergents, ils tendent de plus en plus, en ce début de XXIe siècle, à réduire drastiquement l'espace du politiquement pensable, du politiquement dicible et du politiquement praticable. Des vues étriquées dans une résignation fataliste, parfois travestie en blabla sur « la nécessaire réforme» : celle prétendument inéluctable, qui fait reculer les acquis sociaux antérieurement gagnés de haute lutte par les anciens, bref une contre-réforme, une antiréforme, comme celle des retraites de novembre 2010. La répétition à l'envie de stéréotypes (« il faut être réaliste, compétitif... »), avec l'arrogance du savoir absent, dans le confort de l'entre-Z'élites. Les mêmes jeux politiciens, en boucle et en spectacle, avec leurs «petites phrases», leurs «coups médiatiques» et leurs « côtes de popularité», qui ont bien du mal à tenir éveillés des spectateurs de plus en plus blasés.
[…..]« Politiciens» est l'expression ordinaire visant les professionnels de la politique. […] cette professionnalisation politique va à l’encontre de l'idéal démocratique de la politique comme expression de la volonté populaire sous le contrôle des citoyens. La représentation politique professionnalisée tend à creuser les écarts entre les aspirations et les intérêts des représentants, d'une part, et les aspirations et les intérêts des représentés, d'autre part. Elle active alors une logique oligarchique au cœur de la démocratie représentative, y compris au niveau local souvent faussement paré des couleurs attrayantes de « la proximité», comme l'a décrypté la politiste Marion Paoletti dans son bilan critique du cas de la France depuis la loi de décentralisation du 2 mars 1982.
Les adeptes de «la politique autrement» ne sont pas en reste et peuvent être également happés par la machine de la professionnalisation politique. Ainsi la critique de la professionnalisation politique peut même devenir un nouveau «créneau porteur» en ces temps de «crise de la représentation politique»! L'ex-rebelle de Mai 1968, Daniel Cohn-Bendit, s'est ainsi transformé en professionnel de la politique verte aseptisée, exprimant «autrement» le conformisme ambiant : de son adhésion au capitalisme en 1998 à son soutien à Ségolène Royal en 2006 ou à Dominique Strauss-Kahn en 2010. […..]. Rares sont les figures politiques, comme Olivier Besancenot du Nouveau parti anticapitaliste ou Nathalie Arthaud de Lutte ouvrière, qui maintiennent une activité salariée ordinaire, en refusant la mécanique de la professionnalisation politique.
Obnubilés par leurs rivalités, leurs intérêts de carrière, leurs tics de langage, les stéréotypes technocratiques (les postes les plus valorisés sont souvent occupés par des énarques) ou les aspects institutionnels de la politique, les professionnels de la politique surfent constamment, de manière non consciente, sur de l'impensé politique. Pierre Bourdieu, prolongeant Weber et Michels, a bien pointé «cette sorte de culture ésotérique, faite de problèmes tout à fait étrangers ou inaccessibles au commun, de concepts et de discours sans réfèrent dans l'expérience du citoyen ordinaire et surtout peut-être de distinguos, de nuances, de subtilités, de finesses qui passent inaperçus aux yeux des non initiés». Pour élargir la définition de la politique, pour en faire d'abord l'enjeu démocratique de l'activité populaire et citoyenne, dans tous les domaines, y compris le monde du travail sous despotisme patronal, une philosophie politique émancipatrice se doit d'interroger les vues politiciennes étriquées sur ce que pourrait être la politique.
 «L'affaire Woerth/Bettencourt» a, lors de l'été 2010, réorienté les projecteurs sur les transactions ordinaires entre professionnels de la politique, technocratie et milieux d'affaire. Les sociologues Michel Pinçon et Monique Pinçon-Chariot ont bien montré, dans leur étude détaillée des mœurs de la haute bourgeoisie française, dans quelle mesure Nicolas Sarkozy est devenu «le président des riches». Les classes dominantes sont tissées d'un réseau serré de relations quotidiennes. Entre les diverses fractions du monde patronal, les hauts fonctionnaires comme les professionnels de la politique, effectuant des allers-retours entre l'État et les entreprises privées, un entre-soi est cultivé. Il n'y a point besoin de passer là par une théorie du complot, mais d'observer seulement des évidences partagées dans des formes de vie plus ou moins communes. Une disposition à se sentir à la bonne place, à se croire autorisé à... D'où le sentiment d'incompréhension, avec une pointe d'arrogance, manifesté par Éric Woerth aux premiers temps de « l'affaire », quand le banal a été rendu public : «pourquoi donc aurais-je à me justifier ?»
Les riches, en particulier les patrons et les organisations patronales comme le Medef (Mouvement des entreprises de France), ont l'impression d'avoir un droit de regard particulier sur la politique et ont des moyens importants pour influer sur elle (financement des partis et des campagnes électorales, «lobbying» auprès des parlementaires et des institutions européennes, propriété des grands médias, effets de l'interconnaissance, etc.). Comme le note le politiste Michel Offerlé, dans sa synthèse des travaux sur les univers patronaux : «Sans tomber dans une théorie du complot, toujours disponible pour "expliquer" la collusion des puissants, force est de constater que, en termes d'accès, les dirigeants des organisations patronales ont plus de chances de rencontrer officiellement et officieusement (ou de communiquer avec) les détenteurs du pouvoir politique ».
La lutte des classes a bien à voir avec la politique ! Et donc la philosophie politique avec la lutte des classes.
[…]Les journalistes, […] participent à la diffusion d'une vision étriquée de la politique, [..]. Une vision élitiste pour «spécialistes», où les citoyens sont réduits au rang de spectateurs régulièrement sondés. Que la politique puisse être aussi et peut-être avant tout, au regard d'un idéal démocratique, une affaire populaire et citoyenne, non professionnelle, leur vient rarement à l'esprit. La tête dans le guidon, les journalistes tendent ainsi à naturaliser et, partant, à fataliser la définition dominante de la politique portée par la professionnalisation politique moderne ; une définition étroite déplaçant les citoyens à sa lisière.
L'état avancé de précarisation de ce secteur professionnel, avec une masse de « pigistes » contraints à une activité aléatoire, constitue un facteur particulier de conformisme.  Mais la formation des journalistes favorise également l'apprentissage de stéréotypes professionnels (comme les contraintes de «l'urgence» et la quête du «nouveau»), et leur transformation en cadres «naturels» de l'activité journalistique routinière. Appuyée sur une formation et sur des tendances professionnelles communes, «la circulation circulaire de l'information» contribue, dans une dynamique d'imitation et d'emprunts réciproques des journalistes entre eux, à faire converger les médias dans des visions formatées de la «réalité» revêtues des évidences de «l'actualité».
[….]Vous vous défiez déjà légitimement de vos proches (parents, amis, collègues ou voisins) - dont pourtant l'existence ne vous semble pas vraiment moins triste ou plus épanouie que la vôtre! - qui veulent  vous expliquer la vie? Fuyez encore plus les marchands de «réponses» spirituelles et/ou philosophiques, dont les maquillages télé masquent mal le vide angoissant.
 («b.a.-ba  philosophique de la politique»  de  Ph.Corcuff - Ed.textuel - 2011)

vendredi 1 février 2013

M. Onfray, Camus et l'Algérie.

Mr Onfray se pique de philosophie.

Impudent et prétentieux il vient de publier un ... livre sur Sade. Penser que Sade ( voir ICI)  fut mis à l'index pendant près d'un siècle et que notre "libertin-libertaire-libéral" s'offusque des propos monstrueux de Sade pourrait étonner quelque naïf.
Mais avec M. Onfray la naïveté n'a pas de place. Car M. Onfray est (et a toujours été) très ... "clair".

Dans son tableau de chasse, en vrac : le christianisme, le communisme, Nizan, Sartre, Freud, la psychanalyse .... liste non exhaustive. Quand on jouit, comme dit si bien Michel, on ne compte pas.
A propos de chasse Michel était au mois d'Aout 2012 en Algérie, en invité.

Il a tenu des propos que voici : ICI

Cela, dit-il, a déclenché une vraie "pétaudière".

En France pas un mot; Onfray se fait discret. Les médias sont aussi muets. Pas de pétaudière chez les petits blancs. 50 ans plus tard l'Algérie et sa pensée seraient elles tabous ?

Alors ici donnons la parole à  ceux de là-bas :


Ahmed Bensaada
 16/08/2012  La République 
Je dois reconnaître que j’ai déjà éprouvé de la sympathie pour Michel Onfray, ce philosophe médiatique qui, jonglant avec Épicure, Nietzsche, Spinoza, Descartes et autre Heidegger, est omniprésent dans l’univers cathodique, le cyberespace et les devantures des librairies.

Cette sympathie est probablement née de sa prise de position courageuse contre Roman Polanski [1], condamnant le cinéaste amateur de chair infantile, alors que d’autres « sommités » intellectuelles françaises, comme l’illustrissime Bernard-Henri Levy (BHL), n’avaient  rien trouvé de mieux que de nous expliquer que le viol d’une enfant de 13 ans n’était pas « pour autant, un crime de sang, voire un crime contre l’humanité » [2].


Ensuite, il y a eu les affaires « Freud » et « Soler »  à l’occasion desquelles toute une meute de psychanalystes outrés [3, 4] et de philosophes ulcérés [5], ont déversé des litres de fiel et des pintes de venin sur le fondateur de l'Université populaire de Caen qui avait osé donner un coup de pied philosophique dans leurs fourmilières respectives.


À ma décharge, il faut dire que j’ai toujours pensé qu’être la cible des critiques de BHL et consorts est implicitement une reconnaissance de la respectabilité de la personne ciblée et un gage de son honnêteté.

Toutefois, je n’aurais jamais imaginé qu’Onfray quitte son microcosme parisien, réel écosystème de la bien-pensance française, pour s’inviter dans un journal bien de chez nous en cette période de double réjouissance que sont le Ramadhan et le cinquantenaire de l’indépendance de notre pays.

Est-ce pour fuir les flammèches de ses multiples détracteurs qu’il est venu se réfugier dans les pages d’un des journaux de l’ancienne colonie de son pays? Ou est-ce pour esquiver le feu nourri des virulentes critiques [6, 7] qui ont accompagné la sortie de son livre sur Camus?

Toujours est-il qu’El Watan lui a offert l’hospitalité pour venir nous parler du « Camus nouveau » revisité par ses soins [8].


Profitant de cette invitation, on l’entend dire à propos de la fameuse phrase de Stockholm [9] prononcée par Camus: « Cette phrase dont vous parlez n’est pas malheureuse, c’est l’interprétation des sartriens qui l’est... […] : s’il [Camus] affirme qu’entre la justice et sa mère il choisit sa mère, il faut entendre : si la justice a besoin de l’injustice pour s’installer, alors elle n’est pas justice et je ne défends pas cette justice à laquelle je préfère la victime innocente qui pourrait faire les frais de cette justice en se trouvant là où une bombe aura été posée... ». Il ne faut pas être sartrien et, surtout, avoir les capacités intellectuelles d’Onfray pour comprendre ce que Camus avait voulu dire dans cette fameuse phrase qui a tant fait couler d’encre. Une question pourtant se pose : comment se fait-il qu’un philosophe et écrivain de la trempe de Camus, lui qui manie la langue française avec tant de dextérité, n’a pas pu expliciter sa pensée et démentir lui-même les assertions de ses adversaires? Pourtant dans d’autres occasions et pour d’autres peuples, il a été on ne peut plus clair sur ses convictions. Nous y reviendrons.


Questionné sur l’absence significative des « arabes » dans les principaux romans de Camus, Onfray fit l’étrange déclaration : «  Il n’a pas plus parlé des juifs présents sur le sol algérien depuis plus de mille ans... Il ne me semble pas que ça fasse de lui pour autant un antisémite... ».


Oh que non, M. le philosophe! Camus est loin d’être un antisémite et vous devez bien le savoir.

Voici ce que nous apprend Albert Bensoussan à propos de Camus et de la communauté juive oranaise sous le régime de Vichy: « il avait fallu organiser l’enseignement pour les enfants juifs chassés des écoles, sous l’autorité des maîtres eux-mêmes mis à pied – tous juifs, à l‘exception notable d’Albert Camus qui, exclu de l’enseignement pour cause de tuberculose, fut recruté par le professeur André Bénichou à l’école juive d’Oran, baptisée « cours Descartes », en 1941-1942 ; et c’est de cette expérience que le futur prix Nobel allait tirer son roman La Peste, tout en faisant souche localement, puisqu’il épousa alors une jeune fille d’origine juive, Francine Faure, petite-fille de Clara Touboul » [10]. Ce qui lui fit dire : « Bon, alors Camus est de la famille, n’est-ce pas ? ». Et d’ajouter, plus loin: « Alors oui, nous pouvons dire […] qu’Albert Camus fut notre ami, qu’il fut des nôtres, dans ses positions politiques et morales comme dans ses écrits et son engagement. Albert Camus, notre grand frère » [11].

C’est dans ce même article que l’on apprend qu’il était très probable que Camus se soit inspiré de deux de ses amis juifs d’Oran (les frères Raoul et Loulou Bensoussan) pour le personnage de Meursault dans L’Étranger.


Les positions politiques et morales de Camus sont allées bien au-delà de la communauté juive algérienne. En effet, lors d’un discours daté du 22 janvier 1958 (soit environ un an après la phrase de Stockholm), il déclare : « Ce sont mes amis d’Israël, de l’exemplaire Israël, qu’on veut détruire sous l’alibi commode de l’anticolonialisme mais dont nous défendrons le droit de vivre, nous qui avons été témoins du massacre de ces millions de Juifs et qui trouvons juste et bon que leurs fils créent la patrie que nous n’avons pas su leur donner » [12].


Rappelons, pour mettre cette déclaration dans son contexte, qu’à cette date,  la guerre d’Algérie battait son plein et que le peuple algérien subissait les affres d’une répression sanglante menée par l'armée française.

Onfray ne nous dit pas pourquoi, dans ce cas précis, la phraséologie de Camus est si limpide alors que la déclaration de Stockholm nécessite des générations d’exégètes pour la déchiffrer.


Cette profession de foi de Camus envers Israël n’est pas sans nous rappeler un fait intéressant concernant Onfray. Dans un brillant article sur le « Camus nouveau », Olivier Todd, le biographe de Camus, a fait la remarque suivante : « Jargonnant, caracolant sur l'ontologie et la phénoménologie, Onfray se défoule et refoule, ne renonçant pas aux basses anecdotes. Plutôt qu'une biographie de Camus, ce livre ne serait-il pas une autobiographie d'Onfray? » [13].


Il n’a pas pu si bien dire. Curieusement, cette analogie est vérifiée dans la position adoptée par Onfray à l’égard d’Israël : « Je suis sioniste » a-t-il déclaré sans ambages.  Et de poursuivre : « Il est légitime que les juifs aient droit à leur Terre et il est légitime qu’on puisse construire cet état d’Israël » [14].


Onfray partageant une opinion analogue à celle de Camus sur la colonisation de la Palestine! Partagerait-il aussi celle de Camus sur l’Algérie française? Le mimétisme révélé par Olivier Todd serait alors parfait.

Questionné par El Watan sur la solution qu’auraient dû choisir les Algériens contre le dégradant et révoltant ordre colonial, Onfray eut l’étrange réponse : « Je vous rappelle à cet effet que ce sont les Algériens qui ont choisi la voie de la violence et sont à l’origine du plus grand nombre de morts du côté... algérien ! ». Et, pour se donner raison, il ajouta : « Dans cet ordre d’idées, Melouza constitue un massacre emblématique : 303 Algériens égorgés et massacrés par leurs compatriotes algériens... ». La preuve par 9!


Comment, avec de tels arguments, Onfray a-t-il réussi à avoir le statut de  philosophe de France et de Navarre?


Certes, le massacre de Melouza est un épisode douloureux de la révolution algérienne et il faut le condamner vigoureusement. Mais de là à ne citer que cet exemple et passer sous silence l’extermination de millions d’Algériens victimes de 132 ans de répression coloniale, on n’est plus dans le registre de la dissertation mais de celui de la mauvaise foi.


Onfray connaît-il par exemple l’histoire de la tribu des Ouffia horriblement massacrée en 1832 par l’armée française? Des enfumades des Ouled Sbih  sous les ordres du  Général Cavaignac (1844) et des Ouled Riah  par le colonel Pélissier (1845)? De l’extermination de la moitié de la population algérienne entre 1830 et 1870? Des 45 000 morts du 8 mai 1945? Des centaines de milliers de victimes de la barbarie française durant les révoltes successives depuis l’occupation jusqu’à l’indépendance de l’Algérie?

Un tel manque de rigueur dans l’analyse historique donne raison à certains de ses détracteurs qui n’ont pas hésité à affirmer que « ce n’est que par une imposture dont il faudrait prendre le temps de décrypter la portée qu’Onfray a pu s’acquérir la réputation d’être philosophe » [15].


Venons-en maintenant au bouquet final que représente son commentaire sur les intellectuels algériens qui se sont opposés, en 2010, à la  « caravane de Camus » : « Voilà ce que le parti au pouvoir aura probablement rédigé en demandant à de supposés intellectuels d’apposer leur signature au bas de ce document ! Ce tissu de mensonges ne mérite pas le commentaire, il discrédite tous ceux qui, signant ce texte, se prétendent intellectuels... Sous tous les régimes qui ne supportent pas la liberté, il existe une cour de plumitifs qui vont au-devant des désirs et des souhaits du pouvoir pour en obtenir des avantages. La vie et l’œuvre de Camus témoignent dans le détail du contraire de ce qu’affirment ces prétendus intellectuels ».


Sans prendre le temps de vérifier l’identité ni les motivations de ces « prétendus intellectuels » qui ont dit non à la « caravane de Camus » (et dont je faisais partie), Onfray les a traités de la même façon que ses compatriotes les colons traitaient nos compatriotes les indigènes. C'est-à-dire avec mépris, suffisance et dédain. Il les a accusés d’être des « plumitifs du régime » alors qu’il devrait savoir que le principal instigateur de cette caravane, en l’occurrence Yasmina Khadra (de son vrai nom Mohammed Moulessehoul), est un salarié dudit « régime », nommé par décret présidentiel [16].


Le Sage de l’Université populaire de Caen, temple du savoir universel et de la liberté d’expression, peut-il comprendre que ceux qui ne partagent pas son opinion ne sont pas nécessairement au service de forces occultes qui travaillent dans le noir? Que balayer avec arrogance du revers de la main les idées d’autrui n’est pas digne du statut de « philosophe » ni d’universitaire dont il se réclame? Qu’il devrait plutôt descendre de son Olympe pour rencontrer les mortels et plumitifs que nous sommes? Il y trouverait certainement matière à réflexion pour ses douteuses pérégrinations philosophiques.


Le philosophe Raphaël Enthoven connaît bien Onfray. Il a été impliqué pendant deux ans dans l'Université populaire de Caen avant que son fondateur ne le congédie pour « motifs idéologiques ». C’est à ce moment qu’il se rendit compte que « Michel Onfray tenait le désaccord pour une offense » [17]. Quoi de plus clair pour expliquer ses propos sur la « caravane de Camus »?


En 2006, Onfray a été nommé « prêtre honoraire » de la secte de Raël, ce qui a alimenté une série d’articles sarcastiques qui n’ont pas plu à notre philosophe [18]. Vexé, il a alors sorti ses griffes et a traité le journaliste du Monde qui avait relayé l’information de…plumitif!


Décidément, Onfray  qualifie de « plumitifs » tous ceux qui ne partagent pas ses idées ou qui le dérangent dans sa béatitude philosophique. Mais tout intelligent qu’il semble être, ne s’est-il pas posé la question s’il n’était pas lui-même le plumitif d’El Watan? Pourquoi ce journal a-t-il donné la parole à ce prétendu « expert » de Camus alors que certains critiques sont plus que sceptiques? En effet, commentant le « Camus nouveau » d’Onfrey, Marc Riglet s’est exclamé : « Pourquoi, surtout, faut-il écrire si vite et s'exposer aux approximations fâcheuses quand ce ne sont pas de simples bourdes ? […] Ce qui serait bien, finalement, c'est que les livres de Michel Onfray soient relus, avant d'être édités » [19].


En ce qui me concerne, j’aurais tant souhaité qu’Onfray profite de l’espace médiatique qui lui a été gracieusement offert par El Watan pour souhaiter aux Algériens un joyeux cinquantenaire d’indépendance ou un « Ramadhan Moubarak », quoique sur ce dernier point je ne sois pas tellement sûr, son opinion sur l’Islam étant extrêmement négative, c’est le moins qu’on puisse dire. Mais ça, c’est une autre histoire.

Raphaël Enthoven a une opinion bien arrêtée sur Onfray. Il le qualifie d’ « homme qui enfonce des portes ouvertes avec le sentiment grisant de prendre l’assaut de la Bastille » [20]. Après son passage de ce côté-ci de la méditerranée, il vient d’en enfoncer une autre. Très grande. Aussi grande que celle d’un caravansérail.


Références

  1. Michel Onfray, « Je choisis la pureté », Libération.fr, 19 octobre 2009, http://www.liberation.fr/politiques/0101597817-je-choisis-la-purete
  2. Bernard-Henri Lévy, « Pourquoi je défends Polanski », Le bloc-notes de Bernard-Henri Lévy, 7 octobre 2009, http://www.bernard-henri-levy.com/pourquoi-je-defends-polanski-2812.html
  3. Elisabeth Roudinesco , « Roudinesco déboulonne Onfray », BiblioObs,  16 avril 2010, http://bibliobs.nouvelobs.com/essais/20100416.BIB5236/roudinesco-deboulonne-onfray.html
  4. Bernard-Henri Lévy, « Pour Sigmund Freud », Le Point.fr, 29 avril 2010, http://www.lepoint.fr/actualites-chroniques/2010-04-29/pour-sigmund-freud/989/0/449014
  5. Gérard Bensussan, Alain David, Michel Deguy et Jean-Luc Nancy, « Du ressentiment à l’effondrement de la pensée : le symptôme Onfray », Libération.fr, 3 juillet 2012, http://www.liberation.fr/culture/2012/07/03/du-ressentiment-a-l-effondrement-de-la-pensee-le-symptome-onfray_830886
  6. Marc Riglet, « La bataille ratée de Michel Onfray », L’Express.fr, 1er mars 2012, http://www.lexpress.fr/culture/livre/l-ordre-libertaire-la-vie-philosophique-d-albert-camus_1088415.html
  7. Olivier Todd, « "L'ordre libertaire. La vie philosophique d'Albert Camus", de Michel Onfray : Sartre-Camus, cessez le feu ! », Le Monde.fr, 12 janvier 2012, http://www.pilefacebis.com/sollers/IMG/pdf/Lordre_libertaire.pdf
  8. Michel Onfray (Interview), « Camus n’a jamais dit «oui» à l’ordre colonial ! », El Watan, 10 août 2012, http://www.elwatan.com/culture/camus-n-a-jamais-dit-oui-a-l-ordre-colonial-10-08-2012-181498_113.php
  9. « Je crois à la justice, mais je défendrai ma mère avant la justice » : Phrase prononcée par Albert Camus le 12 décembre 1957, lors d’une conférence à Stockholm, deux jours après avoir reçu le Prix Nobel de littérature. Il répondait à un jeune militant algérien qui lui reprochait de ne pas s’engager pour l’indépendance de l’Algérie.
  10. Albert Bensoussan, « La culture juive à Alger », Terre d’Israël, 24 mai 2008, http://www.terredisrael.com/infos/?p=2196
  11. Albert Bensoussan, « Pour saluer la mémoire d’Albert Camus », Terre d’Israël, 19 janvier 2010, http://www.terredisrael.com/infos/?p=16755
  12. Ahmed Bensaada, « Camus, Yasmina et les autres », La Tribune, 24 mars 2010, http://www.ahmedbensaada.com/index.php?option=com_content&view=article&id=27:camus-yasmina-et-les-autres&catid=37:societe&Itemid=29
  13. Voir référence 7.
  14. Michel Onfray (Interview), « Je suis sioniste », France Inter, 9 mai 2009, http://www.dailymotion.com/video/x99mo3_michel-onfray-zapping-de-france-int_news
  15. Voir référence 5.
  16. « Par décret présidentiel du 23 Chaoual 1428 correspondant au 4 novembre 2007, M. Mohammed Moulessehoul est nommé directeur du centre culturel algérien à Paris », Journal Officiel de la République Algérienne n°71 du 4 Dhou El Kaada 1428 correspondant au 14 novembre 2007, http://www.joradp.dz/JO2000/2007/071/FP10.pdf
  17. Robert Ménard et Emmanuelle Duverger, « L’anti-modèle, c’est Thierry Ardisson », Revue Médias, n°26,  2010, http://www.revue-medias.com/raphael-enthoven-l-anti-modele-c,662.html
  18. Michel Onfray, « Raël crétin sidéral ou la mauvaise odeur des journalistes », Bellaciao.org, 7 avril 2006, http://bellaciao.org/fr/article.php3?id_article=25841
  19. Voir référence 6.
  20. Bénédicte Arcens, « Interview : Raphaël Enthoven », Le Mague.net, 13 mars 2007, http://www.lemague.net/dyn/spip.php?article3102










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