dimanche 22 mars 2015

Sujet du Merc. 25/03 : Vous avez dit : « réseaux sociaux » ?



                         Vous avez dit : « réseaux sociaux » ?
                               
                                      Le terme s’est tellement banalisé que dire : « réseau social est devenu une évidence. C’est un pack, un tout. On oublie qu’en fait il y a « réseau » ET « social ».
Il y a toute sorte de réseau. Les réseaux de distribution d’eau, les réseaux maffieux, etc…. les réseaux sont des organisations techniques ou humaines ayant un but bien précis et dont chaque élément est un rouage au service du but.
Influence, argent … tout réseau ne vise qu’à asseoir un pouvoir. Créer un réseau électrique ne se fait pas principalement pour le bonheur des gens qui s’y connectent !  De plus il n’ya pas de réseau « en soi » et un réseau maffieux ne peut fonctionner qu’en se heurtant violemment à ce(ux) qui l’empêchent de prospérer.
Facebook, Twitter seraient des réseaux ? Si oui qui fait quoi, et pourquoi ? :
 « En une seule journée en 2012, la NSA a intercepté 444 743 listes de contacts courriels de comptes Yahoo!, 82 857 de comptes Facebook, 33 697 de comptes Gmail, et 22 881 d’autres fournisseurs internet, précise la NSA dans une présentation publiée par le journal américain  Washington Post ».
« Comme nous l'avons dit précédemment, nous croyons que les gouvernements ont la responsabilité de protéger les gens et qu'ils peuvent le faire tout en étant transparents", a écrit le responsable juridique de Facebook Colin Stretch sur son blog. "Nous continuerons à demander que la surveillance à travers le monde soit réformée et a demandé davantage de transparence sur le niveau de demande d'accès des gouvernements aux informations en lien avec la sécurité des gens."
La NSA est la pus grande agence de renseignements des U$A.
Facebook et Twitter seraient « sociaux », parce qu’ils permettent aux ….  « gens » de communiquer directement entre eux. Sur ces espaces virtuels les « gens » créeraient du « social », du lien social ???
Mais par une bien étrange ruse du langage les éthologistes (ceux qui étudient le comportement animal ou humain), nous disent qu’il existe des   « animaux sociaux ». Les abeilles, les fourmis. Problème : depuis des millions d’années ces structures animales n’ont pas évoluées d’un pouce, quelques adaptations locales de leur habitat par rapport au climat, mais sinon rien d’autre. Une fourmi ouvrière restera ouvrière de sa naissance à sa mort. Sa fonction ne changera jamais. Chez les abeilles c’est pareil. Si social signifie vivre sans fin les mêmes conditions de vie, avoir le même statut « social » (rôle) dans le groupe, alors nous sommes dans les philosophies de la « fin de l’histoire », si chères à Hegel ou Fukuyama. L’homme n’a plus à se soucier que de se comporter « un chien heureux ». Le terme « social » ne peut à lui seul caractériser une société (adaptation, culture, transformations, langages…)
Le terme « réseau social » joue sur une ambigüité (une manipulation – UN ABUS) du langage. Rien en effet n’est plus proche d’un « réseau social » tel que défini ci-dessus, que Facebook ou Twitter.
Réseau d’intérêt de la société facebook  ( et twitter) qui est là pour faire du business en vendant les données, que lui procurent SES PROPRES CLIENTS GRATUITEMENT, soit à des marchands soit à des services de renseignements. Contrôle total du patron sur les ordinateurs et les flux de données. Addiction ravie des consommateurs (comme dans un réseau de diffusion de drogue, avec ses dealers, revendeurs, guetteurs, caïds …).
Social, comme un troupeau accepte le berger et ses chiens, les clôtures et ….la rôtissoire. Si personne ne remet en cause, car il SE SOUMET DES LE DEPART, a l’ordre et aux prescriptions de la Compagnie Facebook ; ce n’est pas à une société que nous avons à faire mais à un troupeau qui – par avance – accepte le sacrifice de sa mise à nu, de son intégration totale aux rites de Big Brother.
C’est dans les acceptions modernes de la sociobiologie, si à la mode outre atlantique, qu’il faut entendre le terme IMPOSTEUR de « réseau social ».
Alors, pourquoi « ça » marche ?
Après de longues années de déracinements, de profondes mutations sociales organisées, de modifications devenues irréversibles de mode de vie de millions d’êtres humains - essentiellement dans le monde capitaliste occidental  - la solitude et la perte de grands récits utopiques (organisée elle aussi et remplacée par des feuilletons débiles et la télé réalité), que reste t il à cet être humain sans famille, sans amis, sans repères, sans idéal …. Atome parmi d’autres atomes ?
Cela fait pratiquement deux générations que la machine à décerveler nous a rendus prêts à accepter l’inacceptable et donc Tocqueville avait perçu la malignité : « Je veux imaginer sous quels traits nouveaux le despotisme pourrait se produire dans le monde: je vois une foule innombrable d'hommes semblables et égaux qui tournent sans repos sur eux-mêmes pour se procurer de petits et vulgaires plaisirs, dont ils emplissent leur âme. Chacun d'eux, retiré à l'écart, est comme étranger à la destinée de tous les autres : ses enfants et ses amis particuliers forment pour lui toute l'espèce humaine; quant au demeurant de ses concitoyens, il est à côté d'eux, mais il ne les voit pas; il les touche et ne les sent point , il n'existe qu'en lui-même et pour lui seul, et, s'il lui reste encore une famille, on peut dire du moins qu'il n'a plus de patrie ».(De la démocratie en Amérique).
Cette foule « d’hommes semblables » le système politique en place lui a trouvé une nouvelle religion pour l’apaiser et le distraire tout à la fois. Des petits écrans qu’on a au bout des doigts, des  « amis » qu’on ne touche pas, des « like » en silence, des « selfies », car au fond on est si seuls que seuls  les miroirs nous comprennent !
Pour les autres, ceux qui ne jouissent point encore du numérique à tous les étages, il reste les religions, les vraies, les dures, les radicales. C’est l’autre coté du miroir. Le facebook des pauvres et des reclus se vit à coup de chapelets, de prières sans fins, de délires.
Nouveaux convertis aux dieux anciens, adeptes des tablettes, les deux faces du monde contemporain sont comme larrons en foire croyant se faire face et s’affronter.
« Comment persuade-t-on ? Qui veut-on persuader ? Pourquoi, au nom de quel intérêt persuade-t-on ? Qui sont les maîtres es perceptions ? D’où viennent passivité, crédulité, respect des jugements persuadés ? » P. Nizan – Les chiens de garde 

Pour s'inscrire sur la liste de diffusion et recevoir nos sujet chaque semaine écrire à :

cafe-philo(AROBASE)cafes-+philo.com

                                                                      MERCREDI 01 Avril

                               1004                              L’Etat et la révolution.      

                                                                       MERCREDI 08 Avril

                         1005          Heidegger ou l’introduction du nazisme dans la philosophie.      


                  Blog du café philo  http://philopistes.blogspot.fr/

dimanche 15 mars 2015

Sujet du Merc 18/03 : Se savoir mortel donne le sens de la vie…



               Se savoir mortel donne le sens de la vie…

Alors que de nouvelles propositions de lois sur « le sens de la vie » se discutent en mars 2015, dans des débats sans grands intérêts autres que financiers, entre quelques dizaines de députés courageux, présents à l’Assemblée Nationale… pendant que les autres s’occupent à bien plus important que de siéger (mais toujours aux frais du peuple) comme nous inviter à voter pour eux, afin que eux votent des lois pour notre bien…
Il y a des manifestations en tout genre de religieux de toutes espèces, unis et solidaires — situation plutôt rare — mais aussi de laïcs, d’athées et d’agnostiques pour savoir a qui appartient « la mort » !
Oui, « la mort »… mais pas « la Mort » en général (en uniforme de général), en foules, en processions, en belles guerres, en épidémies, en génocides, en tsunamis ou autres catastrophes naturelles, mais la « petite mort »  celle de l’être, de l’individu… « sa mort personnelle » !
Mais mon bon ami, aurait pu dire Anatole France, mon bon ami, « la mort », comme « la Mort », elles appartiennent — tout comme « la vie », tout comme la Vie — à l’économie d’un système… et donc, aux politiques et aux religieux.
« La Vie » et « la Mort » sont côtés en bourse !
Dès notre naissance, notre vie est formatée en une suite de bonnes morales, avec des obligations et des interdits dictés par le système… et cela, jusqu’à « notre mort ».
Ah, nos maîtres vont voter au parlement des lois justes au nom du peuple que nous sommes, sur « la fin de vie », « le droit de mourir dignement », « l’euthanasie » et pondre d’autres amendements pour décider si un médecin diplômé qui offre « la mort » à son patient est un héros tueur ayant droit à son salaire et parfois à la médaille ou s’il est un monstre sanguinaire, indigne de figurer dans le registre de l’Ordre des Médecins. Et tout cela peut se décider à un jour près, à un IRM de plus ou de moins… ou à une dose létale prépayée…

La mort, c’est riche, très riche en sens.
Oui, l’on va même être bientôt nouvellement informé par l’autorité nationale pour savoir si « tuer le père » ou la mère, ou la fille, est une problématique psychanalytique, un meurtre ou une bonne action…
Et bien des journalistes de l’école de Dick May auront encore le plaisir d’informer le peuple sur ceux qui sont à condamner ou sur ceux qui sont à glorifier de ces actes passionnés, voire intéressés face à la mort… face à la vie !
Formidable : enfin des lois utiles qui vont permettre à de grands groupes pharmaceutiques de nous offrir « les médicaments » 100% remboursés « sécurité sociale » (donc payés par le peuple) qui vont nous offrir « la mort » sur un plateau, apporté par une gentille infirmière ou une aide soignante sous payée, dans notre mouroir préféré, parce que c’est le moment, parce qu’il est temps d’en finir… parce qu’il y a une longue liste d’attente pour notre lit de misère…

Mourir…
« Tout ce qui vit doit mourir » c’est notamment une citation de William Shakespeare dans « Hamlet ».
Victor Hugo osait aussi écrire dans un de ses poèmes : « Il faut que l’herbe pousse et que les enfant meurent ».
Politique, économique, religieux et même artistique, voire journalistique… la mort occupe les esprits humains et engendre des disputes passionnées.
Oui, « la mort des autres » donne du sens à la vie des autres…
Et tout cela, est-ce philosophique ?

Peut-on philosopher sur « sa propre mort » ?
« Être ou ne pas être mortel ? », telle est la question !
Parce que, « se savoir mortel », soi-même… est-ce réalisable ?
A-t-on entendu quelqu’un nous dire « je suis mort » sans qu’il ne soit atteint du syndrome de Cotard ?
Que signifie vraiment l’expression « il est mort » ?
Dès sa naissance, l’humain est conditionné dans des principes d’immortalité plus ou moins déguisés, avec les certitudes religieuses qui sont reprisent allègrement par toutes les autorités.
Il est donc naturel d’inviter le peuple à la résignation, à l’effort, voire au sacrifice « de son vivant », parce que « la mort » ouvrira évidemment des portes salvatrices vers une vie meilleure, sous « certaines conditions », bien entendu.
Les passionnés d’aventures de « morts vivants » forts peu nombreux semble-il, se pencheront peut-être un jour sur la réalité des très nombreux « vivants morts » qui peuplent la planète !
Dans les lectures proposées au peuple, des dits « philosophes » (surtout ceux que l’on nomment « philosophes religieux », mais est-ce compatible… comme si l’on pouvait être aussi philosophe et politicien ou « chef de guerre, même sans l’aimer », voire ministre ou tyran ?) la vie a nécessairement un sens, sinon, pourquoi la vie ?
« La vie est une maladie mortelle sexuellement transmissible »… des propos audacieux de Woody Allen qui sort presque chaque année un film, sous forme de thérapie, pour payer aussi sa psychanalyse qui n’en fini pas…
La vie et la mort sont intimement liées à ce qu’il se dit… et tout cela parce que nous sommes pêcheurs…
Et si « les dieux sont immortels », parce qu’ils sont bien entendu parfaits… ils ont cependant soifs… Oui, Anatole France l’écrivait : « les dieux ont soifs »… de nous pauvres mortels !
Il faudrait donc se résigner à survivre… à sous vivre… ou espérer devenir des dieux… ou les rejoindre pour l’éternité…
Mais l’éternité ? À quoi bon ? Sachant, comme le disait encore Woody Allen, que « l’éternité c’est long, surtout vers la fin »…
À quoi bon être immortel ?
Les dieux s’ennuient « à mourir » dans l’Olympe… parce que ce qui pourrait senser la vie se conditionne avec le temps qui passe et les âges de la vie.
Naître et vivre, grandir, rencontrer, apprendre, aimer, devenir, créer, transmettre… et tout cela parce que nous sommes mortels…
Oui, peut-être que pour l’être libre, se savoir mortel donne le sens de la vie…
Et la philosophie serait alors une aide précieuse pour oser apprendre sans nécessairement comprendre…
Michel de Montaigne écrivait en reprenant les propos attribués à Socrate d’après les écrits rapportés de Platon :
« Que philosopher c’est apprendre à mourir ».

Apprendre à mourir c’est peut-être apprendre à vivre ?
Donc nous pourrions conclure ce philopiste en osant proposer cette idée achevant le syllogisme comme quoi :
Que philosopher, c’est apprendre à vivre…

SUJETS A VENIR

MERCREDI 25 Mars

                  1003                      Vous avez dit : « réseaux sociaux » ?

MERCREDI 01 Avril

                  1004                                    L’Etat et la révolution.




Blog du café philo  http://philopistes.blogspot.fr/

mardi 10 mars 2015

Sujet du Merc; 11/03 : De la tolérance.

De la tolérance.

La tolérance c’est l’acceptation de la différence
La reconnaissance de l’autre dans son existence
Dans  son mode de penser et son comportement
A l’ égard  desquels on se gardera de tout jugement.
 L’intolérant méfiant à l’égard d’autrui
Vit  égoïstement  dans son monde à lui
Détenteur  de la pensée unique
Il n’est pas du genre sceptique
Et de son crâne jamais le doute
Ne traverse la croûte
usant de  la parole d’évangile
il  juge toute discussion inutile
Ne prêtant aucune attention
A toutes les autres opinions
Enfermé dans son monologue
Il croît lire le décalogue
Privé de naissance d’empathie
On ne devient son ami
qu’en  disant comme lui
et  jamais par sympathie.
dans la fierté de son intelligence
Il utilise  à sens unique
Les principes de la dialectique
Oubliant ce que les autres pensent.
Si un jour vous l’avez en face de vous
Et qu’il ne vous inspire pas le dégoût
Offrez- lui une baguette magique
Et une boite de pilules de tolérance
Qu’il consommera  en abondance
Çà le rendra moins catégorique.
Cependant la tolérance n’est pas un droit
Ce qui pose le problème de ses bornes
Que l’on ne règle pas à coup de réformes
Et jamais dans l’indifférence
De notre liberté de conscience
Yves Le Bars 13022015


Sujet du Merc. 23/03/2024 : Le cas Nietzsche.

                                   Le cas Nietzsche.       Pourquoi un tel titre ? Qui aurait l’idée de dire « le cas Diderot », ou « le c...