dimanche 31 mai 2015

Sujet du Merc. 03 Juin : L’autocensure est-elle pire que la censure ?



                              L’autocensure est-elle pire que la censure ?
Le droit au blasphème est-il vraiment légitime ? Ou le droit au blasphème est-il vraiment illégitime ?
Voici un philopiste écrit en liberté, sans gravité.
À lire ce qui est couramment proposé sur la censure et l’autocensure, l’autocensure, c’est probablement la meilleure manière de tenir un peuple en respect d’un système établi. Selon les autorités, qu’elles soient parentales, étatiques ou religieuses, il faut « une bonne autocensure », qui soit nourrie par la censure nécessaire. Quelles sont les définitions de ces deux mots, à travers le temps et l’usage ?
La censure est, selon le dictionnaire de la Toupie :
« Etymologie : du latin censor, magistrat romain, au figuré, celui qui blâme.
La censure est l'examen critique des publications, des œuvres littéraires, théâtrales ou cinématographiques que fait réaliser un gouvernement avant d'autoriser ou de refuser leur diffusion au public. Les critères peuvent être politiques, idéologiques ou moraux. Par extension, la censure est l'institution administrative chargée de réaliser cet examen et de délivrer un visa de censure.
D'une manière générale le terme censure désigne toute limitation arbitraire ou idéologique de la liberté d'expression par une autorité quelconque.
En France, il existe encore une forme de censure, dite censure positive, qui s’exerce sur les films en vue de leur classification selon leur thème (violence, pornographie...) ou l’âge minimal du public auquel  il s’adresse.
Dans la religion catholique, la censure est la sanction disciplinaire prise par l'institution religieuse à l'encontre de ses fidèles (blâme, excommunication, torture, condamnation au bûcher) ou de leurs écrits (mise à l'index, autodafé). Créée par l'empereur Constantin, elle se renforça considérablement avec l'Inquisition pour lutter contre les hérésies et la sorcellerie. La mise à l'index a été supprimée en 1962 après le Concile Vatican II. La censure peut prendre des formes directes, coercitives, mais aussi indirectes, officieuses, sous forme de pressions. Celles-ci peuvent conduire à l'autocensure qui est une censure préventive que l'on exerce sur soi-même, par exemple par un auteur sur ses propres œuvres.
Dans les sociétés démocratiques, il est fréquent que les appels à la censure d'un livre ou d'un film provoquent un phénomène de curiosité de la part du public et constituent de ce fait une véritable publicité qu'ils n'auraient sans doute pas eue sans ces menaces ».

Voici la définition de l’autocensure, toujours selon le dictionnaire de la Toupie :
Etymologie : du grec autos, soi-même, du latin censor, toujours le magistrat romain, qui blâme.
L'autocensure est une censure que l'on s'applique à soi-même, de manière préventive, sur ses propos, ses actes ou ses réalisations. L'autocensure peut être motivée par la pudeur ou par la crainte d'une censure, de représailles, de la perte d'un avantage, d'une action en justice, etc., de la part de l'Etat, d'une institution, d'une entreprise ou d'une personne dont on dépend.
Exemple : autocensure d'un auteur ou d'un artiste sur ses propres œuvres.
L'incitation à l'autocensure est une forme subtile de censure qui donne l'illusion de la liberté d'expression
L'autocensure dans les médias : Les journalistes peuvent avoir tendance à traiter certains sujets complaisamment vis-à-vis des hommes politiques, des annonceurs publicitaires ou des actionnaires auxquels appartient leur média. Les agences de presse, quant à elles, préparent et valident l'essentiel des informations et réduisent d'autant le besoin d'autocensure des journalistes qui n'ont qu'à utiliser un contenu pré-validé.
L'autocensure s'exerce principalement dans le choix rédactionnel des sujets abordés, la manière de les traiter et d'en rendre compte. Elle a pour conséquence le développement du "politiquement correct" et donne l'impression que la presse traite des mêmes sujets et présente les mêmes idées au détriment du pluralisme.
Autocensure dans la recherche d'emploi :
La discrimination et les représentations négatives à l'encontre de certaines catégories de la population peuvent conduire des personnes à ne plus postuler sur certains postes par anticipation des freins qu'elles craignent avoir à rencontrer ».
Pour bien pratiquer l’autocensure, il y a un mode d’emploi extrêmement efficace, qui se nomme : le politiquement correct, dont voici la définition toujours de la Toupie.
« L'expression "politiquement correct" est apparue aux États-Unis (politically correct) à la fin du XXe siècle, pour dénoncer ou se moquer d'une attitude qui cherche à n'offenser ni dénigrer aucune minorité. Elle est utilisée pour qualifier une façon socialement acceptable de s’exprimer.
En français, le "politiquement correct" est une forme de langage ou de discours normatif qui cherche à ne déplaire à personne, à ne froisser aucune susceptibilité, en particulier dans les groupes ou catégories minoritaires perçues comme désavantagées, et à éviter de faire sentir à quiconque sa différence comme une infériorité ou un motif d'exclusion.  Les mots considérés comme offensants ou péjoratifs sont remplacés par d'autres exempts de préjugés et le recours à l'euphémisme, à des périphrases, à des circonlocutions.
Le langage "politiquement correct" est utilisé, par exemple, en matière de races, d'ethnies, de cultures, de religions, de sexes, d'infirmités, de classes sociales, de tendances sexuelles...
Synonymes : langue de bois, bien-pensance, conformisme, novlangue, noyer le poisson ».

L’autocensure est peut-être l’acceptation définitive des préceptes d’Aristote avec l’éthique et la morale…
L’autocensure, nous offre le principe du compromis, de la concession, afin que personne ne se sente vexé, humilié, dérangé, dans ses certitudes, ses croyances, ses intérêts, voire ses handicaps visibles ou non…
L’autocensure serait donc une forme de complaisance, pour un mieux vivre ensemble, en regard des provocateurs en tout genre qui revendique « le droit à la provocation, le droit au blasphème »…
Le droit au blasphème ?
C’est un sujet plutôt dangereux, en regard des mises à mort continuelles depuis plus de trois mille ans, dès qu’un individu n’est pas en accord avec le dieu du moment…
L’idée de ce philopiste serait de se poser la question du sens du mot « blasphème » et de sa raison d’être, en lien avec la censure et l’autocensure. Que veut dire « blasphémer » ? C’est en fait, rejeter un dieu. Un dieu… Pour celle ou celui qui n’a pas de dieu, le blasphème n’existe pas. Il n’y a pas lieu de blasphémer ! Pour celles ou ceux qui ont un ou plusieurs dieux, blasphémer, un acte qui doit être légitimement réprimé selon les lois en service dans sa religion !Blasphémer dans sa croyance… oui, c’est mal !
La problématique des religions et de vouloir sauver TOUS les humains de leur perte… même ceux qui n’en ont pas le désire et qui n’ont pas l’idée de dieux…
Il y a une recherche d’uniformisation des croyants afin de leurs offrir le meilleur pour demain, pour l’éternité… un « après la mort » glorieux, même après une vie terrestre de désolation.
Comme, les chefs religieux de tous poils savent qu’ils ont la vérité, c’est donc pour le bien des humains, qu’ils imposent une censure afin de protéger leurs fidèles sujets.
Et le croyant, se confortant aux interdits comme aux obligations, va naturellement s’orienter vers la sagesse en vivant l’autocensure.
Si les croyants n’étaient pas à vouloir sauver les autres pour se sauver eux-mêmes, les non croyants auraient la paix et ne seraient jamais dans une perspective de blasphème… selon l’interprétation des lois !
Le fait d’uriner contre un arbre est très animal…
Uriner contre la porte d’un édifice religieux, c’est mal
Mais quel cynique est sensé savoir ce que c’est le « sacré » d’un édifice religieux ? Et quel cynique est conscient de la notion de « bien et de mal » ?
Le principe dit « aristotélicien » n’existe pas chez tous les êtres. Même si 99, 97 % des humains sont en mode de vie « binaire », aux dires de Korzybski, il y a encore et toujours des électrons libres, des créateurs, des novateurs… des fous vivants osant l’art du cahot, selon Hakim BEY.
Les binaires ont le sentier balisé par l’interdit et l’obligation.
Et la censure est une aide pour ne pas se perdre, l’autocensure aussi car toutes les deux créent des lois, dans une société de DEVOIR moraux et de SAVOIR unique et formaté…
Celui qui ignore ou qui ne pense pas comme il se doit devient le « maillon faible » et doit partir ou mourir, ou se convertir à la vérité du moment…
Alors alors… aurait dit Anatole FRANCE, lui que l’on disait « sans dieu » ; par peur, par défaut, l’on cède à l’autorité, et l’on s’accoutume, l’on s’habitue… et l’autocensure aide au compromis, il facilite la concession…
L’humain perd donc de son humanité en devenant mouton pour que le système tourne…

Oui, l’autocensure semble plus tragique que la censure :
Car si la censure nous offre des humains dans la lutte, souvent en survie, parfois vivants…
L’autocensure crée des sous-vivants : des êtres qui mourront sans avoir commencé à vivre        

vendredi 22 mai 2015

Sujet du Mercredi 27 Mai : Sans ?



                                                 SANS ?

La bouffe c’est comme la philo. C’est vrai, au fond il nous faut bien « penser ». Qu’il le veuille ou pas l’homme pense. Le veilleur de nuit et Kant pensent.

Il y en a qui pensent comme quand on se fait un MacDo. D’autres qui préfèrent penser qu’il faut impérativement  s’abstenir de manger du MacDo. Cet impératif là ne nourrit pas son homme, certes, mais à y regarder de plus près obéit à la règle (il en faut !) de « évitez de manger trop gras, trop sucré, trop salé ».

Éviter les excès en tout genre est un gage de « vie bonne », nous assure Épicure. Et il en connaissait un bout lui qui disait par ailleurs « tout vient du ventre ». Remarque frappée du bon sens : sans alimentation ni de boisson point de vie, donc point de pensée.
L’état et ses services sanitaires, veillant sur les hommes mangeant-pensant, ont voulu lui éviter les désagréments d’une nourriture qui était devenue dangereuse. Non que les hommes mangeassent n’importe quoi dans des conditions hygiéniques dégradées…. Que nenni !

En fait depuis plus un siècle environ l’homme occidental ne sait plus faire pousser des salades ou tuer un lapin. L’éducation nationale et la SPA ont réussi à faire sortir les gens de leurs jardins et autres poulaillers pour les amener peu à peu à habiter des poulaillers … sans jardin. Le jardin s’appelle Supermarché. Et c’est Monsieur Supermarché qui tue les lapins.
(Heidegger y voyait là un de ces progrès techniques qui avait perverti l’âme humaine. Auschwitz n’étant, pour lui, que l’extension, à une population donnée, du concept de supermarché = « fabrication de cadavres »).
Si les hommes ont désormais les mains propres (pas de terre ni de sang sur les mains) – Quoiqu’en pense Mr Sartre,  quelqu’un doit veiller à ce qu’ils mangent, car, rappelons-le, l’homme pense !       

Et c’est une tâche difficile. Notre époque le montre parfaitement. L’état et ses services sanitaires veillent à notre santé. D’abord on a arrêté le nuage de Tchernobyl juste au dessus des Alpes (les suisses et les italiens ont tout gardé). Aujourd’hui, grand paradoxe philosophico-nutritionnel (apparent, comme tout paradoxe philosophique), on retire des éléments de nos aliments tout en conservant leur masse et leur prix (ici git le paradoxe !). Désormais on nous donne du « sans » (à défaut de nous fournir du sens, qui semble – pourtant - être le but premier de la philosophie –.
Tous les consommateurs ne sont pas des philosophes, il est vrai – Mais est ce une raison suffisante pour ne point s’interroger ?).
Nous nageons dans l’absence : sans paraben, sans gluten, sans huile de palme, sans lactose, sans sucres, sans gras, sans sel, sans dioxine, sans caféine, sans aspartame, avec 0 calories ….

Que nous reste t il ? :  Des ersatz ? Du minerai de cheval ? Des abats lyophilisés ? Des placebos ?
Et malgré cela, malgré tous ces « sans » qui, logiquement, devraient donner du « moins », nous sommes toujours plus … gros. Au point que c’est devenue une maladie : l’obésité. Comme dirait l’autre : il y a un malaise dans la civilisation. Obèses au Nord, rachitiques au Sud.

A moins que, sortant le nez de nos assiettes afin de voir l’horizon, ce qui est déjà une certaine forme du « penser », nous réfléchissions à d’autre « sans », d’autres absences : les sans emploi, les sans domicile fixe, les sans papiers ….. Mais nous voilà à nouveau confrontés à un autre paradoxe tous ces « sans » ça fait du « plus » : plus d’employés à Pôle Emploi, plus de concerts de soutiens aux pauvres, plus de restos du cœur, plus de bons sentiments et qui plus est on recycle la marchandise périmée vers les pauvres. Mr Supermarché a décidé que les dates de péremptions étaient sans effet sur les corps des pauvres.

Notre société  exalte le « toujours plus », qui se manifeste - sous sa forme extérieure - par l’obésité que nous évoquions plus haut. Forme extérieure, car au fond (sur le fond), que reste t il de nos corps et de nos pensées après un lavage d’estomac sans sucre, sans sel, sans lactose, sans calories ; sans abri, sans travail, sans identité ?

Un Président aurait dit qu’il se méfiait des « sans-dents » ; déjà un roi avait dit qu’il se méfiait des « sans-culotte ». Ils avaient raison. La stabilité politique ne peut reposer sur le dépouillement des gens mais quand il est trop tard faut-il s’étonner de perdre la tête ?. 

Si l’homme pense (présupposé philosophique) c’est que son corps le lui permet, que les conditions qui lui sont faites exigent qu’il pense. Un  grain de riz ou une miette de pain (avec ou sans gluten), pour tout repas, ça laisse à penser Et le problème est bien là. L’illusion ou le réel du « sans » qu’on nous vend pour notre bien c’est la porte ouverte à la réflexion. 

La réflexion est le contraire de la contrainte du « sans ». C’est la libération de la recherche du sens. Et elle ne se construit  qu’avec des …. « avec ». Avec l’autre, les autres, la nature, le travail, la recherche ….
Les hommes ont toujours dû faire « avec ». Ils sont même devenus hommes en s’appropriant des techniques et des savoirs, confrontés qu’ils étaient à une nature qu’ils apprirent à domestiquer. 

A nous de poursuivre ce processus. Il va falloir faire avec !


dimanche 17 mai 2015

Sujet du JEUDI 21/05 / La démocratie est-elle une illusion ?



  ATTENTION LE CAFÉ PHILO AURA LIEU EXCEPTIONNELLEMENT LE JEUDI 21 MAI - HEURE HABITUELLE.           

 La démocratie est-elle une illusion ?

 A la suite d'un vote de nos députés il y a quelques semaines, visant a réduire nos libertés, dans les faits mettre en place une sorte de " Patriote ACT : " a la Française ;  soit disant " pour nous protéger «.
Quelle ne fut pas ma surprise d'apprendre que seulement 31 députés sur les 577 élus, participaient à ce vote, que 6 on voté contre cette loi , que 2 se sont abstenus , 23 pour !
A quelle époque vivons-nous ? 

Comment 23 personnes s'octroieraient-elles le droit d'envoyer des centaines de personnes a la bastille ?
Ces mêmes 23 députés on été élus avec environs 51 % d'abstention pour les 49 % votants ,
Le député a été  élu avec au moins de 50,1 % des voix, moins ceux qui ont voté pour les autres partis, sans oublier les votes blancs !
Reprenons les dérisoires 50.1 % qui ont fait élire leurs député, demander a ses électeurs, de se mettre d'accord sur une loi aussi importante que un copier coller du Patriot ACT :
En toute logique vous verrez apparaitre des pour et des contre , donc combien de citoyens ce député représente t' il réellement  ?
Je vous rappelle que au référendum,  pour ou contre l’Europe , de Nicolas Sarkozy  le NON l'avait emporté , cela n'a pourtant rien changer a la suite de notre adhésion à la communauté européenne !
Pour information également !  
je signale que la cours pénale internationale, a amnistié la CIA , pour des tortures , des meurtres , des enlèvements  et séquestrations de civils dans des pays étrangers ; ces fait ayant eu lieu à partir de 2001.

Apparemment il suffit de se draper des mots comme démocratie, liberté,  droit de l’homme, d'enfourcher une bannière étoilée, et d'aller apprendre à ces sauvages, à coup de bottes s'il le faut, toutes ses belles idées.
Comment ne pas voir l’illusion dans la quelle nous vivons ?

 Depuis combien de temps les illusionnistes  nous servent-ils le même numéro ?

Pourquoi ne voulons-nous rien voir ?

pourquoi  ce que nous voyons nous fait si mal au yeux, que nous détournions le regard , et préférons partir en vacances ou nous regarder le nombril ?
Nous ne devrions pas nous plaindre, finalement récolterions nous ce que nous semons partout dans le monde ? Le monde dans le quelle on vit est interconnecté. 
Quand la récolte et amère, la grimace se lit sur nos visages » !  


«  Ce que j’ai eu, au fond, face à ces manifestations (du 11 Janvier 2015  NDLR), c’est une sorte d’illumination concernant la vraie nature du système social et politique français. C’est-à-dire pas du tout une République prenant en compte toute la population, plutôt ce que j’appelle une « néo-République » qui n’aspire à fédérer que sa moitié supérieure éduquée, les classes moyennes et les gens âgés. Tous ceux-là forment un bloc hégémonique qui a une incroyable puissance d’inertie et paralyse tout le système français. Il y a là à l’œuvre une formidable dynamique d’exclusion: exclusion des électeurs du FN – ce qui en termes sociologiques signifie aujourd’hui l’exclusion des ouvriers – et exclusion des enfants d’immigrés, qui ne sont pas venus manifester. La « néo-République » est cet objet sociopolitique étrange qui continue à agiter les hochets grandioses de la liberté, de l’égalité, de la fraternité qui ont rendu la France célèbre dans le monde, alors qu’en fait le pays est devenu inégalitaire, ultraconservateur et fermé. En gros, la France qui est aux commandes, c’est la France qui a été antidreyfusarde, catholique, vichyste. Mais lorsqu’on le dit comme ça, les gens sont évidemment stupéfaits. »
Emmanuel Todd « Le 11 Janvier a été une imposture »

lundi 11 mai 2015

Sujet du Merc. 13/05 : Et si la liberté n’était pas le propre de l’homme ?





 « Le travail rend libre », c’est la devise de bien des camps de prisonniers de part les guerres et les révolutions…Celles et ceux qui défilent dans nos rues, que réclament-t-ils à leurs tyrans ? « Un peu de liberté ? » Un peu de liberté, c’est demander quelques maillons de plus à leurs chaînes !La petite chèvre de Monsieur Seguin de voulais pas d’une corde plus longue… elle désirait la liberté.Oui, au matin, le loup l’a mangée, mais quel intense plaisir a-t-elle eu, à savourer sa chère herbe, là haut, dans la montagne !Jean de La Fontaine a osé une fable très audacieuse avec « Le Loup et le Chien » :
 Un loup n'avait que les os et la peau,
Tant les chiens faisaient bonne garde.
Ce loup rencontre un dogue aussi puissant que beau,
Gras, poli, qui s'était fourvoyé par mégarde.
L'attaquer, le mettre en quartiers,
Sire loup l'eût fait volontiers ;
Mais il fallait livrer bataille,
Et le mâtin était de taille
À se défendre hardiment.
Le loup donc l'aborde humblement,
Entre en propos, et lui fait compliment
Sur son embonpoint, qu'il admire.
"Il ne tiendra qu'à vous beau sire,
D'être aussi gras que moi, lui repartit le chien.
Quittez les bois, vous ferez bien :
Vos pareils y sont misérables,
Cancres, haires, et pauvres diables,
Dont la condition est de mourir de faim.
Car quoi ? Rien d'assuré : point de franche lippée :
Tout à la pointe de l'épée.
Suivez-moi : vous aurez un bien meilleur destin. "
Le loup reprit : "que me faudra-t-il faire ?
- Presque rien, dit le chien, donner la chasse aux gens
Portants bâtons, et mendiants ;
Flatter ceux du logis, à son maître complaire :
Moyennant quoi votre salaire
Sera force reliefs de toutes les façons :
Os de poulets, os de pigeons,
Sans parler de mainte caresse. "
Le loup déjà se forge une félicité
Qui le fait pleurer de tendresse.
Chemin faisant, il vit le col du chien pelé.
"Qu'est-ce là ? lui dit-il. - Rien. -
Quoi ? Rien ? - Peu de chose.
- Mais encor ? - Le collier dont je suis attaché
De ce que vous voyez est peut-être la cause.
- Attaché ? dit le loup : vous ne courez donc pas
Où vous voulez ? - Pas toujours ; mais qu'importe ?
1887 : « Ne votez pas, car voter c’est se soumettre, c’est désigner soi-même son maître ; c’est dire : je suis une bête incapable de me conduire »…

- Il importe si bien, que de tous vos repas
Je ne veux en aucune sorte,
Et ne voudrais pas même à ce prix un trésor. "
Cela dit, maître loup s'enfuit, et court encor.



Sommes-nous à préférer une chaîne, une longe, une corde, un collier, des gardes armés dans nos rues… à la liberté, au nom d’une « sécurité » ?
Étienne de La Boétie en est convaincu dans son « Discours de la servitude volontaire ».
Oui, il semble que la contrainte rassure.
L’assemblée Nationale vient de voter une loi limitant encore notre droit à naviguer sur la toile de l’internet au nom de la sécurité nationale…
Quand il n’est pas laïc, l’antagonisme entre « sécurité » et « liberté » se sublime dans la phrase de Saint-Augustin :
« Au paradis l’homme sera libre car il ne pourra plus pécher »…
Pour toute religion, la liberté c’est d’obéir à son dieu.
Et comme l’explique bien « La Controverse de Valladolid », celle ou celui qui ne se sent pas concerné par le dieu imposé par la force de l’autre, mérite naturellement la mort.

Voici quelques définitions de la liberté en regard de différents dictionnaires et encyclopédies dont « La Toupie » :

Etymologie : du latin liber, libre.
Le sens originel du mot liberté est d'ailleurs assez proche : l'homme libre est celui qui n'appartient pas à autrui, qui n'a pas le statut d'esclave.
La liberté est l'état d'une personne ou d'un peuple qui ne subit pas de contraintes, de soumissions, de servitudes exercées par une autre personne, par un pouvoir tyrannique ou par une puissance étrangère. C'est aussi l'état d'une personne qui n'est ni prisonnière ni sous la dépendance de quelqu'un.
La liberté peut être définie de manière positive comme l'autonomie et la spontanéité d'une personne douée de raison.
La liberté est la possibilité de pouvoir agir selon sa propre volonté, mais la contrainte s’annonce : dans le cadre d'un système politique ou social, dans la mesure où l'on ne porte pas atteinte aux droits des autres et à la sécurité publique.
Le léopard du Panthéon écrivait sur les murs de Paris en en 1887 : « Ne votez pas, car voter c’est se soumettre, c’
c’est désigner soi-même son maître ; c’est dire : je suis une bête incapable de me conduire »…



Les libertés deviennent, avec la société, plutôt conditionnelles sous différentes formes :
Liberté naturelle : en vertu du droit naturel.
Liberté civile : en respectant les lois.
Liberté politique : pouvoir exercer une activité politique, adhérer à un parti, militer, élire des représentants...
Liberté individuelle : droit de chacun d'agir librement sans encourir de mesures arbitraires (emprisonnement, astreinte à résidence, interdiction de se déplacer, etc.).
Utilisé seul, le terme "liberté" au niveau sociétal, recouvre à la fois la liberté individuelle, la liberté civile et la liberté politique.
Avec un substantif ou un adjectif, "la liberté ..." décline les principes de la liberté appliqués à un domaine. Exemples :
Liberté de conscience (choix d'une religion ou le refus d'avoir une religion),
Liberté du culte,
Liberté d'opinion, de pensée, d'expression (en matière politique, religieuse, philosophique),
Liberté de la presse,
Liberté de mouvement,
Liberté d'association,
Liberté syndicale,
Liberté économique,
Etc.
Ajouter un mot ou une explication pour désigner « une Liberté » fait perdre tout le sens même du mot « La Liberté »
Et le plus symbolique de ce conditionnement de « la liberté », c’est le tableau d’Eugène Delacroix :
« La Liberté guidant le peuple »… à la guerre, au combat, à la mort !

Dans la devise « Liberté, Egalité, Fraternité » de la République française (issue de la Révolution), le terme « liberté » sous-entend que la contrainte et le devoir ne peuvent venir que des lois établies par l'Assemblée nationale, librement élue par le peuple.
L’on donne au peuple de croire que la liberté se vote, en élisant les tyrans…

Qui a soif de liberté ?
D’après les essais attribués à Hakim Bey, notamment L’Art du Chaos et La TAZ ou la ZAT (Zone d’Autonomie Temporaire), à part les pirates — étymologiquement, les audacieux — il n’y a pas grand monde.
L’audacieux est celui qui entreprend… et pour entreprendre, il faut apprendre.
Pour apprendre, nous avons besoin de magisters qui ne soient pas des dominus…
Seul, l’humain cherche la sécurité qui s’associe toujours à la contrainte.
En bonne compagnie, dans l’amour de la rencontre, où chacun se considère, la vie prend sens.
Un loup n’attaque pas deux chèvres ensembles et solidaires.

« La liberté commence où l'ignorance finit » nous dit Victor Hugo…


Sujet du Merc. 23/03/2024 : Le cas Nietzsche.

                                   Le cas Nietzsche.       Pourquoi un tel titre ? Qui aurait l’idée de dire « le cas Diderot », ou « le c...