dimanche 21 janvier 2018

Sujet du Merc. 24/01 : Un autre système de société est-il possible ?



    
Un autre système de société est-il possible ?


  De nos jours la moindre velléité de progrès social, est suspecte. L'on voit se pointer les qualificatifs d'utopiste" ou d'"irréaliste", au mieux, archaïque au plus. Les Penseurs du véritable progrès social sont présentés comme des tenants de "vieux schémas". Les acquis sociaux, issus de longues luttes séculaires, et dont toute la Société bénéficie, sont "ringardisés" et présentés comme des privilèges, et non plus des droits. L'emploi est devenu une faveur, alors qu'il s'agit d'un droit imprescriptible.

Un discours dominant culpabilise le chômeur, coupable soit d'être un fainéant, soit un petit malin cherchant à extorquer des indemnités de départ.

Aujourd'hui, l'Humanisme social a le dos au mur. Tout mouvement d’idées, vers une amélioration de la condition sociale est condamné à l'isolement et à la caricature. Le réalisme du "gagner-moins" et de réduction de l'espace des droits s'impose. D'éminents économistes et politiques nous expliquent que le "SMIC" est un frein à l'emploi. Que penser d'une élite pour qui 1180 euros nets sont un "frein"?.

Peut-on considérer que les avancées sociales et la bonne santé d'une entreprise sont réellement antagonistes? Comment, au-delà d'un discours très bien rodé, le patronat de 2017 renoue plus avec une tradition de "Maitres de Forges", qu'avec un patronat paternaliste et social ?, Relire Henri Ford et ses écrits déjà vieux d'un siècle, et les confronter aux interventions de Gattaz en 2017 a de quoi nous inquiéter sur ce formidable recul
. Là où Ford était préoccupé par le bien-être de ses ouvriers en 1910, Gattaz est lui, en 2017 obsédé par les possibilités de démantèlement du Code du Travail, permettant les licenciements.

De nos jours, un syndicalisme responsable est celui qui est apte à négocier des "reculs sociaux", d'où la nouvelle vocation de "partenaire". Une volonté étatique de réduire le véritable syndicalisme au rôle d'ONG, se précise. L'incapacité du Syndicalisme à lutter pour de nouveaux droits, ou pour une amélioration des conditions de vie se confirme dans la défiance de plus en plus grandissante des salariés et dans un déclin historique. Tout cela a abouti à un affaiblissement de ce contre-pouvoir. Je crois que c'était Montesquieu qui disait "le Pouvoir doit arrêter le pouvoir".....De nos jours, qui ou quoi arrêtera le Pouvoir ?. «Arrêter le Pouvoir "ne doit pas être un impératif nihiliste, mais un Droit, utilisable à tout moment.
Sous la sourde colère, et l'apparent consensus, un Dogme: celui de d'un système présenté comme incontournable et finissant l'Histoire: le Libéralisme.

 En fait, cette loi du Marché, sauvage et broyeuse d'existences, comme celles que nous côtoyons de l'autre côté de cette salle, et égrenant les bocks de bières successifs dans une solitude profonde, semble être aujourd'hui le paradigme. L'emploi n'est plus la conséquence de l'exercice d'un droit, mais le fruit d'une allégeance vassalique. Le monde libéral se résume peu à peu, à travers la dérèglementation, à une devise "Renoncez à vos droits et nous vous accorderons des occupations qui vous permettrons de vous nourrir et vous vêtir!"

9 millions de pauvres! un écart grandissant entre les nantis et les autres, un Service Public jeté à la vindicte avec la diabolisation constante de ses agents, un chômage instillant la mise en concurrence des salariés, une valorisation de la propriété privée au  détriment  de l'habitat collectif, tout concourt à l'urgence de repenser une nouvelle Société, qui ne soit plus celle de l'écrasement de l'Autre, mais de l'émulation collective......Ne soyons pas vulgaires, ne parlons pas de Révolution ! 

"Une autre Société est-elle possible? Il est permis de penser que NON, et il est légitime de penser que celle-ci, avec ses imperfections est le stade ultime du Progrès, notre intervention se limitant à « l’humaniser ».

 Dans le cas contraire ,la tâche est rude, qui passe par une réappropriation des mots, et le démantèlement de cette "Novlangue" derrière laquelle les Maitres du Monde avec leurs masques dorment tranquilles, un monde ou l'être humain est devenu une "ressource humaine", c'est à dire à l'égal du charbon, un bien qui  s'exploite et s'épuise, un monde où le Patron est un manager, et l'Entreprise dématérialisée une "communauté", dans laquelle le client devient soudainement un pote à jamais invisible derrière son écran. Dans certains secteurs, la concurrence déshumanisée entre salariés, a terrassé  l'émulation collective, l'écrasement de l'autre a eu raison des garanties statutaires. 

Nous parlons là, de la culture d'entreprise initiée par Michel Rocard dans les services publics Poste/France Télecom.  Rocard s'inspira, sans jamais le  dire de la culture des sectes.

Cela est un exemple entre autres.

"Une autre Société est-elle possible?", cette question interroge la Philosophie, si l'on pense que sa vocation première est, non pas le constat ou l'explication du Monde, mais sa transformation, en opérant des destructions quand cela le demande.


samedi 13 janvier 2018

Sujet du Merc. 17/01/2018 : Qu’est-ce que : « avoir raison » ?



           Qu’est-ce que : « avoir raison » ?     

Dans l’usage, « avoir raison » peut signifier principalement deux choses...

- Que face à une situation donnée, nous avons pris la bonne décision; ou la décision la meilleure, la plus adaptée (ad hoc).

- Que ce que l’on dit est vrai. Autrement dit que nous énonçons une vérité. La vérité étant une idée, ou son expression, conforme à son objet; c’est-à-dire à la part de réalité concernée. Avoir raison signifie donc que ce que l’on dit est conforme, ou correspond bien à la réalité.

En comprenant le sens de cette expression, nous ne pouvons qu’approuver cette citation de Warren Buffet: Vous n'avez pas raison ou tort parce que d'autres sont d'accord avec vous. Vous avez raison parce que vos faits sont exacts et votre raisonnement est juste.
En effet; le fait que des personnes soient d’accord avec ce que l’on affirme, n’implique absolument pas que ce que l’on affirme est conforme à la réalité. Cela implique juste que ce que l’on dit correspond à ce que pensent les autres, c’est-à-dire à l’idée qu’ils se font de la réalité concernée.

Ainsi, au XVI siècle l’astronome et physicien Galilée, en affirmant que la Terre était ronde et qu’elle tournait autour du soleil, était en opposition avec ce que l’on pensait. Pourtant, on sait aujourd’hui que c’est cette idée, cette affirmation qui correspond (le mieux) à la réalité.

Galilée avait donc raison. Et l’on aurait pu savoir, même à l’époque, qu’il avait raison PARCEQUE les observations (aboutissant à cette idée) étaient exactes ET que le raisonnement était juste.
En effet, et par exemple, concernant la forme: étant au bord de l’océan et par temps clair, on peut observer qu’un bateau qui s’éloigne semble « s’enfoncer dans l’horizon ». Le raisonnement fut celui-ci; en admettant le rayonnement lumineux parfaitement rectiligne (malgré la théorie de la Relativité générale cela reste vrai à cette échelle), cela ne pouvait s’expliquer que par une très légère courbure de la surface de l’Océan. En extrapolation dans l’imaginaire cette légère courbure on aboutit à une forme sphérique.
Cela montre également que pour accéder à la vérité, à une connaissance juste (ou encore une conscience exacte des choses), les observations seules sont insuffisantes ; elles doivent être inséparables du raisonnement. Car précisément, si l’idée répandue à l’époque était celle d’une Terre plate (et du soleil tournant autour), cela ne pouvait être que parce que cela correspond à ce que l’on voit (et croire que l’unique raison était que c’était la vue imposée par l’Église serait une erreur). 

- Mais « avoir raison » peut aussi signifier « paraître avoir raison ». Et cela signifie que les autres croient que l’on a raison; c’est-à-dire qu’ils sont d’accord. Ce sens est donc inverse du sens principal.
- Enfin, cela peut signifier également « gagner », « vaincre quelque chose ou quelqu’un », ou encore « imposer une situation » (« avoir raison de »)…


A la différence de l’expression « avoir raison » qui signifie principalement « énoncer quelque chose de vrai » (ou prendre la bonne décision) mais parfois aussi « paraître avoir raison », «finir par avoir raison » comme « vouloir avoir raison » relève uniquement du sens « dévié ».
Il s’agit de vouloir convaincre pour l’une et de « finir par être arrivé à convaincre » pour l’autre. Et le souci de vouloir convaincre, imposer une idée, dans les faits, prime toujours sur celui de savoir si l’on a véritablement raison ou non. Et c’est même souvent au mépris de savoir si cette opinion est juste ou non, ou plus exactement, sans se préoccuper de son degré de justesse.

Et la « raison » de la perversion du mot « raison » se trouve exprimée par cette citation de bon sens du 17ème siècle : On ne se soucie pas tant d'avoir raison que l'on se soucie de faire croire qu'on a raison: c'est ce qui fait que l'on soutient son opinion avec opiniâtreté, après même qu'on a reconnu qu'elle est fausse. (Pierre d’Ailly)

Lorsque l'on a raison, ou que l'on pense avoir raison, on est en général amené à convaincre les autres de la justesse de sa position. On est donc amené à « argumenter »...
Lorsque l'on a (véritablement) raison les « justifications » que l'on peut produire sont alors des argumentations, des explications « en principe » exactes.

Lorsque l'on a tort tout en étant convaincu d'avoir raison, les arguments et explications sont alors erronés.
Mais lorsque l'on a tort, qu'on en est conscient mais que l'on continu d'essayer de faire reconnaître sa position comme juste, les explications fallacieuses et les fausses argumentations sont alors des arguties.

Sujet du Merc. 17 Avril 2024 : L’éthique protestante et l’esprit du capitalisme …

           L’éthique protestante et l’esprit du capitalisme …   Tout système économique institutionnalisé sous la forme d’un état, de lo...